Métier de Marin pêcheur
Avec le vieillissement des actifs de ce secteur, la profession va recruter massivement dans les années à venir pour compenser les départs en retraite. Découvrez le métier de Marin pêcheur, certes difficile mais exercé par des passionnés.
Qu’est-ce qu’un Marin pêcheur ?
Physique et dangereux, le métier de marin-pêcheur attire les amoureux de la mer qui apprécient les sensations fortes et le sentiment de liberté que cela leur procure mais surtout, qui sont à la recherche d’une profession où l’ennui n’existe pas.
En effet, profession très polyvalente, le marin-pêcheur alterne entre périodes de travail intensif et repos à terre et accomplit un grand nombre de tâches diverses, effectuées la plupart du temps à la main saufs pour certains filets qui utilisent des outils mécaniques (tels que des treuils ou des engins de levage).
En pleine mer, lors de la pêche en elle-même, il se charge de plonger les filets, surveiller leur remplissage et les remonter quand la quantité de poissons capturés est suffisante.
Les tâches varient également selon la taille du navire sur lequel le marin-pêcheur exerce et donc la taille de l’équipe qui intervient mais aussi suivant le type de pêche. Sur un bateau de petite taille, où le professionnel sera souvent seul, il doit réaliser le tri des espèces, leur vidage et lavage puis les mettre en caisse pour la vente.
Quand il travaille sur un navire de taille importante comme un chalutier où il peut y passer plusieurs jours, il va en plus devoir assurer la bonne conservation des espèces soit en les salant, soit en les congelant.
Un marin-pêcheur doit savoir effectuer divers travaux d’entretien sur son navire et veiller à la bonne marche de celui-ci par période de 4 heures (il est alors de quart).
Enfin, il doit débarquer les poissons et procéder à leur mise en vente à la criée.
Le marin-pêcheur travaille en équipe dans un espace restreint : pont du bateau, machinerie, cale de stockage, passerelle ou carré où il doit supporter le froid, l'humidité, le bruit, les odeurs... Dans un tel contexte, solidarité et polyvalence sont de mise.
Missions du Marin pêcheur
- repérer les spots de pêche à l'aide d'un sonar,
- effectuer les manoeuvres de navigation,
- plonger les filets et les remonter,
- décharger les filets,
- trier, laver, vider les poissons et les ranger dans des caisses,
- peser et étiqueter les caisses,
- réparer les filets,
- nettoyer le navire,
- vendre le produit de la pêche à la criée,
- entretenir le bateau
Qualités pour devenir Marin pêcheur
Le métier de marin-pêcheur est difficile, se pratique dans des conditions climatiques parfois extrême et à des horaires particuliers (la nuit, les quarts…). A tel point que l’entrée en formation ne peut se faire qu’après une visite médicale obligatoire pour contrôler que leurs aptitudes correspondent aux normes internationales de sécurité en vigueur dans la profession. Sa condition physique et sa santé doivent être excellente.
Travaillant souvent loin de sa famille dans des conditions de promiscuité contraignantes, il doit posséder un moral d’acier et une bonne résistance au stress.
Enfin, il doit savoir faire preuve de discipline et de solidarité pour que le travail d'équipe soit le plus efficace possile.
Formation pour devenir marin pêcheur
Pour devenir marin pêcheur, le suivi d’une formation professionnelle est obligatoire afin d’acquérir les savoirs indispensables et une visite médicale d’aptitude également.
Elles sont accessibles tant dans le cadre de la formation initiale que dans celui de la formation continue permettant aisément une reconversion professionnelle en tant que marin-pêcheur.
12 lycées publics professionnels maritimes et aquacoles (LPMA) proposent ces formations mais des centres de formation privés les proposent également.
Formation initiale
Niveau CAP
- CAP Matelot. Accessible dès la 3e, il se prépare en deux ans et permet d’assurer la fonction de matelot et de participer à toutes les activités de pêche : préparation, mise à l’eau, relève des engins de pêche, tri, préparation, conditionnement et stockage des captures, entretien du navire et du matériel, débarquement au port.
Niveau BAC
- Bac Pro “Conduite et gestion d’une entreprise maritime” (CGEM), option pêche. Accessible après la troisième, il se prépare en trois ans, il permet non seulement d’exercer la fonction de matelot, mais aussi à des fonctions de capitaine sur des navires de pêche et ainsi devenir son propre patron après un temps de navigation minimum. Le capitaine, gère les campagnes de pêche et les lieux de pêche, dirige la conduite de l’expédition maritime, surveille les manœuvres et le traitement des captures.
- Bac Pro ” Electromécanicien marine” (EMM). Accessible après la troisième, il se prépare en trois ans et permet d’embarquer sur un navire de pêche et d’exercer des fonctions de mécanicien.
Niveau BAC+2
- BTS maritime Pêche et gestion de l’environnement marin. Accessible après le BAC (Général ou technologique aussi), il se prépare en deux ans et permet d’acquérir des connaissances supplémentaires sur la gestion des ressources halieutiques et l’environnement marin.
Niveau BAC+3
- Brevet de capitaine de pêche. Accessible après l’obtention du BTS maritime Pêche et gestion de l’environnement marin et à l’Ecole nationale supérieure maritime, il se prépare en 1 an et permet, après validation des temps de navigation nécessaire, de commander les plus grosses unités de pêche.
Formation continue
Dans le cadre d’une évolution ou d’une réorientation professionnelle, il est possible de devenir matelot ou capitaine de pêche par la voie de la formation continue en préparant :
- le certificat de matelot pont qui permet d’exercer au pont.
- le brevet de capitaine 200 pêche qui s’obtient après 6 mois de navigation en tant que matelot pont, puis de nouveau 6 mois de navigation. Ce diplôme permet d’exercer les fonctions de capitaine sur un navire de pêche armé en petite pêche (PP), et de commander un navire armé en pêche côtière (PC) ou en pêche au large (PL) de moins de 24 m jusqu’à 100 milles des côtes.
- les brevets de lieutenant de pêche et de patron de pêche pour commander de plus grosses unités
- brevet de mécanicien 250 kW qui permet d’exercer des fonctions de mécaniciens sur des navires d’une puissance propulsive inférieure à 250 kW
- brevet de mécanicien 750 kW qui permet d’exercer des fonctions de mécaniciens ou chef mécanicien sur des navires d’une puissance propulsive inférieure à 750 kW
Salaire d’un marin pêcheur
Le salaire mensuel moyen net est d’environ 1 700 € pour un matelot de pêche homme et 1450€ pour une femme (environ 12 800 salariés en France).
Le salaire mensuel moyen net est d’environ 2 700 € pour un capitaine de pêche homme et 2250€ pour une femme (environ 600 salariés en France).
(Source : statistiques Insee).
Débouchés et évolutions du marin pêcheur
Même si le secteur est vieillissant et cherche à remplacer ces marins-pêcheurs prêt à partir à la retraite, la pêche artisanale reste confrontée à de nombreuses difficultés comme la hausse du carburant, les quotas, la concurrence des gros navires...) ce qui limite les débouchés au contraire de la pêche industrielle.
Pour le marin-pêcheur qui a suivi une formation « Bac Pro Électromécanicien de Marine », il peut évoluer vers la fonction de mécanicien de bord ou de chef mécanicien.
Pour le marin-pêcheur qui a suivi une formation « Bac Pro Conduite et Gestion des Entreprises Maritimes »,il peut devenir pilote de bateau et après quelques années d’expérience, capitaine de navire.
En préparant un brevet de lieutenant de pêche, il accédera plus facilement à des fonctions d’encadrement et passer d’abord second maître, puis maître d’équipage, patron, et enfin capitaine de pêche.
Enfin, il peut choisir de créer sa propre entreprise artisanale de pêche : c’est le métier du patron-pêcheur. Avec de l’expérience, il peut aussi devenir pêcheur-armateur sur son propre bateau.