Chaque année apporte son lot de nouveautés et 2025 ne fait pas exception à la règle !
Le monde du travail ne va pas être épargné puisque de nombreux changements vont intervenir cette année. Certaines mesures sont même entrées en vigueur le 1er janvier.
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Un accompagnement renforcé par France Travail pour toutes les personnes sans emploi
Depuis le 1er janvier 2025, tous les allocataires du RSA sont automatiquement inscrits à France Travail, sans aucune démarche à faire de leur part.
L’accompagnement continue sans changement pour les personnes déjà suivies.
Les nouveaux inscrits sont quant à eux orientés vers l’organisme adapté à leur situation et à leurs besoins : Conseil départemental ou Collectivité ou partenaires, Mission Locale, France Travail… Ils peuvent désormais bénéficier d'un accompagnement intensif et personnalisé pour les aider dans la construction d'un projet professionnel.
En effet, à l’issue d’un entretien de diagnostic avec un conseiller de cet organisme, chaque nouvel inscrit doit signer un contrat d'engagement comportant un plan d'actions précisant ses objectifs d'insertion sociale et professionnelle.
Ce contrat définit également les obligations auxquelles doit se soumettre le demandeur d’emploi. Par exemple, les personnes qui touchent le RSA doivent obligatoirement réaliser 15 à 20 heures d’activité par semaine.
Les nouvelles règles de l’assurance chômage
L’année 2025 est également marquée par l’entrée en vigueur de nouvelles règles de l’assurance chômage notamment celles concernant l’indemnisation des demandeurs d’emploi.
À partir du 1er avril 2025, l’allocation chômage sera calculée sur une base fixe de 30 jours par mois (et non plus en fonction du nombre de jours dans le mois). Cela signifie que les demandeurs d’emploi toucheront le même montant chaque mois, y compris quand les mois comptent 31 jours. Cette nouvelle mesure s’appliquera à tous les allocataires, y compris ceux ayant commencé à être indemnisés avant le 1er avril.
Les grands perdants de cette réforme sont les seniors puisque les bornes d’âge à partir desquelles les demandeurs d’emploi bénéficient de certaines dispositions spécifiques sont décalées de 2 ans.
En effet, à compter du 1er avril 2025, il faudra avoir au moins 55 ans (au lieu de 53 ans) pour que les périodes de travail prises en compte lors de la détermination de l’allocation chômage soient recherchées dans les 36 derniers mois précédant la fin du contrat de travail.
L’âge minimum pour bénéficier d’une indemnisation prolongée sera également décalé de 2 ans :
- 55 ans (au lieu de 53 ans) pour une durée d’indemnisation maximale de 22,5 mois
- 57 ans (au lieu de 55 ans) pour une durée d’indemnisation maximale de 27 mois
En revanche, les travailleurs saisonniers devront seulement justifier de 5 mois de travail (et non plus 6) au cours des 24 derniers mois pour être indemnisés
La revalorisation de la participation forfaitaire obligatoire
Depuis le 2 mai 2024, la participation du titulaire d'un CPF au financement d'une formation est obligatoire.
Indexée sur l'inflation, elle vient d'être revalorisée au 1er janvier 2025. La participation financière obligatoire est fixée à 102,23€ pour l’année 2025 (contre 100€ initialement).
Pour rappel, cette participation n'est pas due par
- les demandeurs d'emploi
- les salariés bénéficiant d'un financement complémentaire de leur employeur ou d’un organisme spécifique (OPCO, accord de branche ou accord de groupe)
- les salariés mobilisant leurs droits dans le cadre de leur Compte professionnel de prévention (C2P)
- ou ceux bénéficiant d’un abondement dû à une incapacité permanente au moins de 10% à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.
Le certificat de spécialisation : nouveau nom de la mention complémentaire
À partir de la session d’examen 2025, la mention complémentaire (MC) devient le certificat de spécialisation (CS). Ce nouvel intitulé insiste sur le caractère diplômant de la formation à travers le mot “certificat” et fait ressortir son caractère de spécialisation professionnelle. Il est ainsi plus explicite pour les candidats comme pour les professionnels.
Malgré ce changement de nom, le contenu des diplômes reste inchangé.
De plus, tout comme la mention complémentaire, le certificat de spécialisation peut être préparé sous statut scolaire, d’apprenti ou de stagiaire de la formation professionnelle continue.
Accessible après un diplôme de niveau 3 (CAP) ou de niveau 4 (baccalauréat), il propose une formation professionnalisante d’un an afin d’obtenir une qualification spécialisée.
La mise à jour de la liste des métiers émergents ou en particulière évolution
La Commission de la certification professionnelle a actualisé la liste annuelle des métiers considérés comme particulièrement en évolution ou en émergence.
Cette nouvelle liste publiée le 6 janvier comprend 16 métiers pour l’année 2025 dont 15 de la liste 2024 et un nouveau métier, celui de coordinateur d’intimité.
Voici les 16 métiers émergents ou en évolution pour 2025 :
- Clerc assistant (inscrit depuis juin 2024)
- Clerc gestionnaire (inscrit depuis juin 2024)
- Contrôleur technique qualité des installations et équipements des énergies décarbonées
- Coordinateur d’intimité
- Développeur blockchain
- Expert en digitalisation et exploitation des bâtiments
- Intervenant médico-technique à domicile pour les prestataires de santé à domicile
- Ouvrier de la construction modulaire hors-site
- Pilote de ligne de production de composants et de cellules pour batteries de véhicules électriques
- Product builder no code
- Responsable de développement industriel en bioproduction
- Responsable green IT
- Technicien de maintenance de batteries de véhicules électriques
- Technicien démonteur de batteries de véhicules électriques
- Technicien en bioproduction
- Technicien valoriste du réemploi
La réforme des retraites renégociée
Le 14 janvier 2025, François Bayrou a annoncé qu'il allait remettre la réforme des retraites "en chantier", en réunissant les partenaires sociaux dès le 17 janvier en vue de trouver un accord dans les 3 prochains mois pour une réforme socialement plus juste mais équilibrée.
Le Premier ministre a déclaré qu’il n’aurait aucun “tabou” y compris l’âge de la retraite.
En cas d'accord entre les parties, une nouvelle réforme des retraites serait adoptée. Par contre, si les partenaires sociaux ne s'accordent pas, la réforme actuelle continuera à s'appliquer.
Bientôt un congé parental mieux rémunéré et un congé maternité plus long
Dans un contexte de pénurie de professionnels de la petite enfance, la Cour des comptes préconise, dans un rapport publié le 12 décembre 2024, d'allonger le congé maternité d'un mois et de mieux indemniser le congé parental.
Ces mesures permettraient de réduire la demande d'accueil des enfants de moins de 3 ans et de compenser le départ à la retraite de très nombreuses assistantes maternelles.
Pour rappel, le congé parental est actuellement indemnisé au maximum à 448,43€ par mois (aide versée par la CAF sous le nom de PreParE). Quant au congé maternité (16 semaines pour les deux premiers enfants), il est "de courte durée en France, par comparaison avec d'autres pays de l'OCDE", indique la Cour dans son rapport.
Rappelons qu’en 2024, Emmanuel Macron souhaitait réformer le congé parental. Il avait annoncé la création d'un nouveau congé parental, rebaptisé “congé de naissance” Ce congé devait être beaucoup plus court (6 mois, au lieu de 3 ans maximum et jusqu’au 3ème anniversaire de l’enfant) mais mieux rémunéré (indemnisé à hauteur de 50% du salaire et dans la limite d'un plafond de 1 900€).
Il y a fort à parier que de nouvelles mesures encadrant le congé parental et le congé maternité verront le jour prochainement.
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