Près de deux tiers des créations d’entreprise en franchise coûtent plus de 100 000€ (édition 2020 de l’enquête FFF-Banque Populaire).
Un tel projet représente donc un coût à prendre en compte. Mais comment le financer ? Découvrez-le tout de suite.
Constituer son apport personnel
La première étape du financement d’une création d’entreprise en franchise consiste à constituer son apport personnel qui doit représenter au minimum 30% de l’investissement total du projet. Le pourcentage varie en fonction du secteur d’activité, de la nature des biens à financer et des garanties que la banque peut prendre sur ses actifs.
L’apport personnel doit couvrir les frais d’établissement, l’achat des stocks et les besoins en fonds de roulement (BFR).
Il sert d’une part à rassurer l’enseigne quant au sérieux d’une candidature et de l’autre, à convaincre la banque de financer le projet.
1) L’épargne personnelle
L'apport personnel est généralement constitué par l'épargne du créateur piochée sur son livret A, livret de Développement Durable (LDD), plan d’épargne en action (PEA), plan d'épargne entreprise (PEE) ou sur son plan d’épargne logement (PEL)...
Néanmoins, il est déconseillé de mettre la totalité de ses économies dans son projet de création d’entreprise.
2) Le recours à son entourage (la love money)
Lorsque les fonds propres sont insuffisants, la famille, les amis ou un partenaire associé peuvent venir les compléter soit sous forme de don soit par une prise de participation au capital.
3) Le financement participatif ou crowdfunding
Il est également possible de compléter son épargne personnelle en ayant recours à un financement participatif.
Le crowdfunding peut prendre plusieurs formes : le don (Reward Crowdfunding), l’investissement (Crowdequity) et le prêt (Crowdlending).
Parmi les plateformes de crowdfunding, nous pouvons citer Prexem, Unilend, Lendopolis, Wiseed, October, Anaxago…
4) La franchise participative
Certains réseaux de franchise proposent également d’entrer au capital de la société de leur franchisé afin de leur donner un coup de pouce financier.
La franchise participative présente plusieurs avantages pour favoriser le développement d’un réseau. Néanmoins, cette formule de financement fait débat. Car comment s’assurer de l’indépendance du franchisé si l’un de ses principaux actionnaires est son franchiseur ?
5) Le leasing
Pour les porteurs de projet qui n’ont pas assez d’apport pour financer du matériel ou des biens (appareils de salles de sport, matériel de cuisine en restauration, parc de véhicules pour les loueurs…), le leasing peut être une bonne solution.
Il consiste à louer le matériel ou le bien à une société de leasing au lieu de l’acheter.
L’investissement devient une charge externe dans les frais généraux et non plus un crédit qui alourdit les dettes.
6) Le crédit-bail
Le crédit-bail fonctionne de manière équivalente au leasing. Par contre, il est plus risqué car l’engagement se fait sur la durée du contrat et par conséquent il est souvent impossible de sortir du contrat sans l’accord du crédit-bailleur. Mais, il a l’avantage d’être moins cher.
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Profiter des dispositifs d'aides aux créateurs d’entreprises
Selon le profil de l’entrepreneur et la typologie de l’entreprise, de nombreuses aides à la création d’entreprise peuvent être sollicitées. Elles viennent s’ajouter aux fonds propres pour gonfler l’apport personnel.
7) Les prêts d’honneur
Les prêts d’honneur sont des prêts à taux zéro sans caution ni garantie. Leur but est de renforcer l’apport personnel afin de créer un effet levier pour l'obtention du financement bancaire.
Ils peuvent être accordés par différents organismes : Réseau Entreprendre, France Active, Initiative France, l’Adie…
Réseau Entreprendre accorde des prêts d’honneur entre 15 000€ et 50 000€ (jusqu'à 90 000€ pour les projets innovants), Initiative France entre 3 000€ et 50 000€ et l’Adie jusqu’à 3 000€ (en complément d’un prêt Adie).
8) Le micro-crédit accordé par l’Adie
L'Association pour le droit à l'initiative économique intervient exclusivement aux côtés des créateurs d'entreprise qui n'ont pas accès au crédit bancaire.
L'Adie propose un microcrédit pouvant aller jusqu'à 10 000€ pour financer tous types de besoins (investissement, stock, trésorerie, production…). Il peut être complété le cas échéant par un prêt d'honneur et un prêt de matériel.
9) L’Acre
L’aide à la création ou à la reprise d’entreprise (ACRE) permet d’obtenir une exonération de cotisations sociales pendant la première année d’activité. Pour en bénéficier, il faut adresser une demande d'ACRE à l'Urssaf dans les 45 jours qui suivent la création d'entreprise.
10) L’Arce de Pôle Emploi
L’aide à la reprise ou à la création d'entreprise (ARCE) est une aide financière destinée aux demandeurs d’emploisemploi qui créent ou reprennent une entreprise et qui choisissent de recevoir une somme, versée en 2 fois, au lieu du maintien partiel de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE).
Le montant de l’ARCE est égal à 45% d’un capital correspondant aux droits ARE restants.
11) Le dispositif Nacre
Le Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise est une aide au montage du projet de création ou de reprise d'entreprise, à la structuration financière et au démarrage de l'activité.
L'aide à la structuration financière permet d'obtenir des financements adaptés, par exemple, un prêt à taux zéro sur 5 ans maximum. Ce prêt est octroyé uniquement aux créateurs ayant obtenu un prêt bancaire.
12) Obtenir un prêt bancaire
Parce que l’apport personnel ne suffit bien souvent pas pour financer sa franchise, l’emprunt bancaire (généralement entre 2 à 6 fois le montant de l’apport) se révèle d’une aide indispensable. Il ne dépasse que très rarement 70% de l’investissement global de la création d’entreprise.
Mais comme un crédit aux entreprises est 7 fois plus risqué qu’un crédit aux particuliers, les banques sont particulièrement attentives aux garanties apportées par le créateur.
Ces garanties peuvent être apportées :
- Par les nantissements sur les biens mobiliers : fonds de commerce, véhicules d’entreprise, matériel informatique, équipements et outillages… Le nantissement sur les biens mobiliers permet à la banque, au cas où cela se passe mal, de faire vendre le bien nanti aux enchères publiques et d'être payé en priorité sur le produit de la vente.
- Par la caution personnelle : en cas de défaillance, la banque peut être amenée à faire vendre le bien mis en garantie (maison du créateur d'entreprise notamment). La caution personnelle est basée sur la déclaration patrimoniale du garant en fonction de la somme empruntée.
- Par la caution d'un organisme tiers (Bpifrance, Fonds de Garantie à l'Initiative des Femmes - FGIF, France Active Garantie - FAG, Sociétés de caution mutuelle - SCM…) : ils peuvent cautionner de 50 à 80% des risques en contrepartie d’une rémunération variable. Cela permet d’éviter au créateur de risquer ses biens propres en cas de défaillance.
Le prêt bancaire vient en complément de leur apport personnel investi dans le projet pour 70% des franchisés.
62% des franchisés estiment que présenter un dossier en franchise a joué en leur faveur dans l’obtention de leur financement bancaire, et particulièrement dans le secteur du commerce.
Le prêt moyen accordé à un franchisé par une banque s’est élevé à 238 000€, en 2016, et 10% des créateurs en franchise ont emprunté plus de 500 000€.
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- Création d'entreprise