Combien gagne une infirmière en 2024 ?

Salaire d’un(e) infirmier(e) à l’hôpital ?

Salaire de l'infirmier(e) en hôpital public

Une fois diplômés, la majorité des infirmiers choisissent de travailler dans des établissements de soins, principalement dans les hôpitaux publics. Ce choix est souvent motivé par le besoin d’acquérir de l’expérience et de se familiariser avec différents cas cliniques dans un environnement où l’accès aux ressources médicales est important. 

La rémunération des infirmiers dans la fonction publique hospitalière est encadrée par une grille de salaire spécifique, qui prend en compte à la fois le grade et l’échelon de chaque professionnel.

Le grade est une des principales variables influençant le salaire d’un infirmier dans le secteur public. Ce grade se divise en trois catégories :

• Grade 1 : Attribué aux infirmiers en soins généraux au début de leur carrière, ce grade correspond généralement aux premières années d’exercice. Les infirmiers de grade 1 occupent des fonctions de base, souvent sous la supervision de collègues plus expérimentés. Ils interviennent dans la prise en charge des patients, l'administration des soins, et le suivi médical.
• Grade 2 : Accessible par avancement, le grade 2 est attribué sous certaines conditions d’ancienneté, généralement après plusieurs années de service et une évaluation positive des compétences. Ce grade marque une progression dans la carrière d’un infirmier, impliquant souvent une autonomie accrue et parfois des responsabilités supplémentaires en termes de gestion d’équipe ou de coordination des soins.
• Grade 3 : Réservé aux infirmiers spécialisés, ce grade est associé à une rémunération plus élevée, reflétant à la fois les qualifications spécifiques de l’infirmier et la complexité des soins prodigués. Les infirmiers spécialisés peuvent être anesthésistes, puériculteurs, ou exercer dans des domaines techniques exigeants qui nécessitent une formation approfondie et une expertise particulière.

L’échelon, quant à lui, représente le niveau d’ancienneté au sein de chaque grade. Il évolue en fonction des années de service, selon un système progressif qui permet aux infirmiers d’augmenter leur salaire à mesure qu’ils acquièrent de l’expérience et de la compétence. Chaque passage à un échelon supérieur s’accompagne d’une revalorisation salariale, encourageant la fidélité et l’engagement à long terme dans le secteur public hospitalier.

Ainsi, la rémunération d’un infirmier dans un hôpital public est un équilibre entre l’expérience accumulée (échelons) et les qualifications spécifiques (grades). Ces deux facteurs permettent de structurer les carrières au sein des établissements de santé publics et d’offrir aux infirmiers des perspectives de progression et de spécialisation.

Grille de salaire brut des infirmiers en hôpital public en 2024

Éléments variables de la rémunération de l'infirmier(e) en hôpital public

À cette rémunération de base, s’ajoutent différentes primes, indemnités et bonifications.

Voici une liste non exhaustive des primes existantes :

• Travail de nuit ou jour férié majoré de 25%
• Prime forfaitaire de week-end, égale à 60€, à partir de 8 heures de travail les week-ends et jours fériés
• Prime Veil, de 90 € par mois,pour les infirmières diplômées d’État
• Prime de début de carrière, de 38,35 € par mois, pour les infirmières en échelon 1 et 2
• Prime de contagion, de 33 centimes par demi-journée
• Prime d’exercice en soins critiques de 118 € par mois

Salaire de l'infirmier(e) en clinique privée

D'après une étude menée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), les infirmières exerçant dans le secteur privé perçoivent en moyenne un salaire net de 2463 € par mois. Ce montant est inférieur de 9,7 % à celui des infirmières du secteur public, où la grille salariale est généralement plus avantageuse en raison des revalorisations et des primes spécifiques octroyées dans la fonction publique hospitalière. En revanche, le salaire d’un infirmier spécialisé est généralement plus élevé dans le privé, surtout pour les spécialités très recherchées, comme les infirmiers de bloc et les infirmiers anesthésistes. 

Pourquoi cette différence de salaire ? 

Les écarts de rémunération entre le secteur public et le secteur privé s’expliquent en partie par des politiques salariales distinctes. Dans le secteur public, les salaires des infirmiers sont régulièrement ajustés pour refléter les conditions de travail et les évolutions des responsabilités, notamment dans le cadre de plans gouvernementaux visant à renforcer l’attractivité de la fonction publique hospitalière. Par exemple, le Ségur de la Santé, en 2020, avait déjà permis des hausses notables de salaire pour les soignants du secteur public. Cependant, le secteur privé ne bénéficie pas de ces ajustements nationaux.

Dans le secteur privé, les salaires des infirmières sont fixés par des conventions collectives, qui établissent des grilles salariales en fonction des qualifications, des années d’expérience, et du type d’établissement (cliniques, établissements de soins privés, EHPAD, etc.). Ces conventions sont négociées entre les représentants des employeurs et les syndicats, ce qui entraîne une certaine stabilité mais limite également la réactivité en cas de changement dans les conditions de travail ou les besoins du personnel de santé. Les revalorisations dépendent donc des négociations au sein de chaque branche, et ces augmentations salariales peuvent être moins régulières ou moins importantes que dans le secteur public.

Salaire d’un(e) infirmier(e) libéral ?

Pour obtenir le statut d'infirmière libéral, il est nécessaire d'avoir exercé au préalable pendant au moins 2 ans en milieu hospitalier. En tant qu'indépendant, on ne parle plus de salaire mais de chiffre d'affaire et de rémunération. 

Cela dépend surtout des heures de travail réalisées. 

L’infirmière ou l’infirmier en libéral dispose de plusieurs modes d’exercice, chacun offrant une flexibilité adaptée à ses préférences et à son expérience :

En effectuant des remplacements :

Ce mode est souvent privilégié par les infirmiers débutants qui souhaitent acquérir de l'expérience avant de s’installer de manière indépendante. Le remplacement consiste à assurer la continuité des soins pour un autre infirmier libéral lors de ses absences (vacances, congés, etc.). Dans ce cadre, l’infirmier remplaçant reçoit une rétribution sous forme de rétrocession, c’est-à-dire un pourcentage des honoraires perçus par le professionnel remplacé. Ce type d’exercice permet aux jeunes diplômés de découvrir les spécificités du travail libéral tout en se constituant un réseau de patients et de collègues.

En collaboration avec un autre infirmier libéral :

L’infirmier libéral peut également choisir de travailler en partenariat avec un collègue déjà installé. Dans cette configuration, il est engagé pour fournir un soutien supplémentaire, notamment face à une forte demande de soins ou pour élargir la plage horaire d’activité du cabinet. Le collaborateur perçoit un revenu déterminé en fonction de ses heures de travail et des soins effectués. Ce type de collaboration permet une forme de sécurité financière, car l’infirmier est rémunéré par son collègue et ne dépend pas uniquement des honoraires perçus par les soins qu’il réalise.

À son propre compte :

Enfin, l’infirmier libéral peut décider de s’installer en tant que professionnel indépendant en ouvrant son propre cabinet. Cette option demande une bonne expérience du métier et une connaissance des exigences administratives et comptables liées à l’exercice en libéral. Être à son compte permet une liberté totale dans l’organisation de son emploi du temps, la gestion de sa patientèle et le choix des types de soins prodigués. Toutefois, cette indépendance s’accompagne d’une responsabilité accrue en matière de gestion de l’activité (comptabilité, facturation, relation avec les assurances santé, etc.) et d’un investissement initial pour l’achat du matériel et la mise en place du cabinet.

En moyenne, une IDEL en France perçoit 2 700 € net par mois, soit environ 32 400 € net par an. Cependant, ce chiffre peut varier, une IDEL titulaire pouvant gagner jusqu'à 3 649 € par mois selon certaines estimations.