Découvrez les différentes étapes pour créer votre boulangerie lors d’une reconversion.

Sommaire

    Perte d'intérêt dans votre métier actuel, besoin d'apporter un nouveau sens à votre carrière, envie de découvrir un autre univers… sont autant de raisons qui vous poussent à changer de métier et en particulier, celui de boulanger.

    Félicitations car le métier de boulanger attire de plus en plus de candidats à une nouvelle vie professionnelle. Toutefois, avant de vous jeter corps et âme dans ce projet, avez-vous pensé à vous renseigner sur les modalités d’ouverture d’une boulangerie en France ?

    Afin de ne négliger aucune étape, nous vous invitons à lire attentivement cet article.

    Connaissez-vous réellement le métier de boulanger ?

    En voilà une question absurde. Si vous souhaitez devenir boulanger, c’est forcément que vous connaissez bien le métier, non ? Et pourtant, tant de candidats se lancent encore dans des projets de changement de vie professionnelle sans gratter la surface que nous préférons le répéter. Avant de se lancer, il est indispensable de se renseigner en profondeur sur un métier car non, un boulanger ne se contente pas de faire du pain du matin au soir.

    Certes, la boulangerie fait partie de ces professions passion qui font d'autant plus rêver quand on est fan des émissions télé qui vantent leurs mérites. Mais, il faut bien garder à l’esprit que tout n’est pas toujours rose et tout le monde n’est pas fait pour cette profession.

    Vous devez absolument commencer par vous assurer que le métier de boulanger vous correspond à 100% et prendre conscience de la réalité du métier de boulanger (missions, avantages, inconvénients, rémunération…).

    Faut-il se former pour ouvrir une boulangerie ?

    Pour ouvrir ou reprendre une boulangerie, il faut obligatoirement détenir une qualification professionnelle qui permet d’exercer légalement l’activité de boulanger, à savoir un CAP Boulanger, un Brevet d’études professionnelles, un Bac pro en boulangerie-pâtisserie ou un Diplôme délivré par le répertoire national des certifications professionnelles. La réponse est donc qu’en principe, oui, vous allez devoir vous former et obtenir l’un de ces diplômes.

    Oui mais j’ai entendu dire qu’on pouvait ouvrir une boulangerie sans diplôme. Qu’en est-il ?

    En effet, si la voie royale est d’obtenir l’un des diplômes ci-dessus, il existe tout de même des alternatives. Si vous n'avez aucun de ces diplômes listés et que vous ne comptez pas reprendre les études, vous pouvez tout de même ouvrir une boulangerie si vous respectez l'une de ces conditions suivantes :

    • vous avez eu une expérience professionnelle dans le domaine soit comme dirigeant d’entreprise, travailleur indépendant ou salarié boulanger ;
    • votre conjoint collaborateur dispose d’un diplôme ou d’une expérience professionnelle d'au moins trois ans ;
    • l’un de vos salariés dispose d'un diplôme ou d'une expérience professionnelle d'au moins trois ans ;
    • vous intégrez une franchise qui l’accepte.

    De plus, si vous n'avez pas de diplôme ou d'expérience de plus de trois ans en gestion d'entreprise, vous serez fortement incité à passer un stage d'initiation avant de pouvoir vous inscrire au répertoire des métiers. La formation est organisée par la chambre des métiers de votre département.

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    L’étude de marché et le business plan sont-ils utiles ?

    Oh que oui ! Tout d'abord, le choix de l'emplacement et de la zone de chalandise correspondante est crucial pour une boulangerie.

    À ce stade, pas le choix. L’étude marché s’impose car il est indispensable que vous connaissiez parfaitement ce secteur qui jouit d’une excellente réputation dans l’hexagone. Cette analyse permet de recueillir des données sur :

    • la concurrence : contre qui allez-vous devoir lutter sur votre périmètre ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses ? Quelles sont les politiques tarifaires ? Comment se démarque-t-elle ? 
    • la clientèle : quel est son panier moyen ? Que consomme-t-elle ? À quelle fréquence ? 
    • les tendances du marché : devez-vous vous diriger vers le fait main, le bio, le sans gluten, le vegan… ? 

    À cette étude devra s’ajouter le business plan qui sera indispensable pour obtenir des financements auprès de banques ou d'investisseurs. Celui-ci présentera le potentiel de rentabilité du projet, sa viabilité, ses points forts, les risques encourus… Ce document doit récapituler un certain nombre d’éléments :

    • L’évaluation des attentes des consommateurs, pour cibler au mieux la demande et adapter votre proposition commerciale ;
    • L'environnement concurrentiel (vos concurrents et l’offre déjà proposée dans votre région) ;
    • La stratégie de distribution (bars et restaurants, commerces de détails (cavistes, épiceries…), marchés, foires, porte-à-porte, e-commerce…) ;
    • Les partenaires fournisseurs (bouteilles, matières premières…) ;
    • Le lieu d’implantation ;
    • Le financement de votre projet (prêt bancaire, crowdfunding, « Love money »…) ;
    • La réglementation.

    Franchise ou indépendance pour ma boulangerie ?

    Changer de métier et entreprendre séduisent de plus en plus de personnes en recherche d’épanouissement professionnel. La reconversion professionnelle en franchise commerciale constitue ainsi une vraie solution par sa prise de risque maîtrisée.

    Et les chiffres parlent d’eux-mêmes puisque selon les données de la Fédération Française de la Franchise (FFF), le nombre de franchisés est passé de 69 483 à 78 032 avec un chiffre d’affaires de près de 64 milliards € (soit une augmentation de presque 20%) en seulement 5 ans (2015 à 2020). La franchise a donc le vent en poupe ce qui suscite forcément des vocations notamment chez les salariés en reconversion qui cherchent à se lancer à leur compte.

    En rejoignant l’un de ces réseaux, vous profiterez immédiatement de sa notoriété et d’un accompagnement personnalisé. 

    Mais attention car ces avantages ont une contrepartie non négligeable : le prix pour intégrer une enseigne en franchise assez élevé et des royalties sur le chiffre d’affaires à verser au franchiseur.

    Quel statut juridique choisir pour ouvrir une boulangerie ?

    Comme toute entreprise, une boulangerie doit avoir un statut juridique. Ce choix peut d’ailleurs s’avérer déterminant d’où l’importance de prendre le temps de la réflexion.

    Chaque statut dispose de ses inconvénients et de ses avantages et il vous incombe de choisir le vôtre selon vos besoins et votre situation : société de personnes, société de capitaux, EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée), SARL (Société A Responsabilité Limitée), SAS (Société par Actions Simplifiée), SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)… 

    Pour déterminer le statut juridique le plus adapté à votre projet, examinez chaque forme juridique avec attention. Le choix dépendra de vos objectifs, du volume de production souhaité, du nombre de personnes impliquées dans le projet… Le statut de votre entreprise aura aussi une incidence sur :

    • Les démarches administratives et de gouvernance (c'est-à-dire la prise des décisions dans l'entreprise) ;
    • Le régime social des dirigeants (travailleurs non-salariés (TNS) ou assimilés salariés) ;
    • Le montant minimum du capital social ;
    • Le mode d’imposition.

    Si votre boulangerie compte moins de 10 salariés, on considère que vous exercez une activité artisanale. Dans le cas contraire ou que vous faites de l'achat-revente, vous serez considérés comme exerçant une activité artisanale et commerciale.

    Avez-vous estimé le montant des investissements à réaliser ?

    Dans le cas où vous ne pourriez pas financer l’ensemble du projet sur fonds propres, plusieurs critères sont à prendre en considération dans l’estimation des investissements. Pour commencer, le local. Son emplacement est crucial et détermine le type de clientèle qui fréquentera votre établissement. Préférez un endroit passant, bien desservi (avec des transports en commun à proximité et/ou un parking) et accessible (vos fournisseurs doivent pouvoir facilement décharger leurs livraisons). Choisissez un local assez spacieux pour accueillir votre matériel, vos clients ainsi que pour stocker votre production.

    Une belle vitrine sera également un plus pour attirer les clients.

    Bien évidemment, tout cela a un coût non négligeable mais une rentabilité potentielle supérieure.

    Ensuite, il va falloir sélectionner du matériel adapté sachant que toute votre activité devra également suivre des normes et respecter les conditions requises pour voir le jour : four à pain, chambre de fermentation, chambre froide, pétrin, vitrine réfrigérée…

    À ces charges, vous devrez ajouter les démarches administratives de création, les premiers stocks, les premiers salaires et les premières charges de fonctionnement : eau, électricité, chauffage, connexion Internet pour le téléphone et les terminaux de paiement…

    L’ensemble de ces infos vous permettra de préparer un prévisionnel financier réaliste.

    Avez-vous vérifié les réglementations à respecter ?

    Pour ouvrir une boulangerie, vous devez aussi respecter les réglementations propres à cette activité et obtenir certaines autorisations :

    • Obligation d’affichage des prix et étiquetage des aliments ;
    • Conformité des installations électriques ;
    • Conformité des normes sanitaires ;
    • Respect des normes de sécurité et d’accessibilité ;
    • Respect des jours d’ouverture et de fermeture ;
    • Ouverture d’un compte bancaire professionnel ;
    • Posséder une assurance civile et multirisque professionnelle ;
    • Posséder un diplôme (CAP ou BP) ou avoir une expérience professionnelle d'au moins 3 ans dans le domaine de la boulangerie ou embaucher une personne possédant un diplôme en boulangerie ou une expérience dans le domaine d'au moins 3 ans.

    Enfin, bien que cela ne soit pas obligatoire, il peut être judicieux d’engager un avocat et un comptable afin de vous protéger au niveau légal et financier.

    Dois-je avoir un concept original pour me démarquer ?

    Dans un domaine où la concurrence est omniprésente, vous devez absolument vous démarquer. Commencez par définir votre positionnement (si possible, optez pour un positionnement de niche). Savez-vous quel type d’établissement vous souhaitez créer : boulangerie traditionnelle, boulangerie-pâtisserie ? Soyez original et innovant : votre produit doit être unique. À partir de là, vous pouvez imaginer la gamme de vos produits et trouver un nom à votre marque. Celui-ci doit être impactant et surtout disponible ! Vérifiez la disponibilité du nom de votre marque à l’INPI et déposez-le s’il est libre. Pensez également à créer des éléments graphiques (un logo, des étiquettes, des plaquettes, des cartes de visite…). Le visuel participe pleinement à la définition de l'identité de votre marque.

    Une fois que vous êtes prêt à lancer votre production, il sera temps de définir un plan marketing et d’y accorder un budget plus ou moins conséquent. Il s’agit de vous faire connaître et, une nouvelle fois, de vous démarquer de vos concurrents. Pour cela, créez un site Internet professionnel attractif, soyez actif sur les réseaux sociaux. Pensez également à prévenir les clients potentiels autour de votre établissement : distribuez des flyers dans la rue et dans les boîtes aux lettres, épinglez-en sur des panneaux d’affichage… Vous pouvez aussi envisager d’organiser un événement de lancement.

     

    Vous avez à présent toutes les clés en main pour ouvrir votre boulangerie et vous lancer dans l’aventure d’une reconversion professionnelle boulangerie !

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    Article mis à jour le 01/09/2023
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