Que nous soyons entrepreneur ou salarié, nous avons tous un jour des envies d’évolution ou des projets de reconversion professionnelle. Pourtant, nous n’osons pas toujours nous lancer. Changer de métier demande du courage et de la motivation. Mais, qu’est-ce qui peut bien nous retenir ? Serait-ce la peur, les habitudes ou la routine ? Il semblerait que tous ces éléments réunis forment la “zone de confort” et que celle-ci influence grandement notre motivation à nous lancer. Faisons le point ensemble.
Comprendre la zone de confort professionnelle
Qu’est-ce que la zone de confort professionnelle ?
Notion développée au début du XXe siècle par les psychologues John D. Dodson et Robert M. Yerkes qui ont mis en corrélation le niveau de stress d’un individu et son niveau d’activation et de performance, la zone de confort se définit comme un état psychologique dans lequel nous nous sentons en sécurité. C’est un lieu constitué d’habitudes, d'automatismes et de comportements routiniers. La douceur de cette sphère nous rassure à tel point que, souvent, nous ne souhaitons pas que cela change. Ainsi, la routine est bien là.
Par exemple, le fait de prendre son métro chaque matin à la même heure, de commencer sa journée par un petit café avec le même collègue, accomplir les mêmes tâches connues par cœur mais sans trop de risque d’erreur.
Tout est familier, connu et pourtant, cela peut engendrer un mal-être. En effet, s'il est vrai que la zone de confort est indispensable à notre stabilité, stagner à l'intérieur de celle-ci peut mener, dans certains cas, à déprimer.
Sur le plan professionnel, la zone de confort concerne les compétences et les expériences que nous accumulons au fil des années. Nous effectuons toujours les mêmes tâches professionnelles, familières, rassurantes et cela nous va bien. Les gestes sont automatiques et nous n’avons pas besoin de dépenser notre énergie à la nouveauté. Nous saluons nos collègues et notre hiérarchie chaque jour de la même manière et nous n’avons pas l’intention, ni même l’idée de changer quoi que ce soit.
Pour autant, le malaise et l’ennui sont bien présents. Nous avons l’impression de nous éteindre, de perdre cette petite flamme qui nous faisait vibrer autrefois. Cette zone de vie présente donc un confort à double tranchant. D’un côté, cela nous rassure d’accomplir continuellement les mêmes actions et de nous adresser à notre entourage sur le même ton. Nous nous sentons en sécurité à travers un certain mode de pensée qui nous évite de prendre des risques. Mais d’un autre côté, notre motivation s’étiole ; la monotonie nous envahit. C’est dans cette zone que risque de s’installer l’ennui car plus aucun défi professionnel ne s’offre à vous. Vous êtes enfermé dans un train-train qui n’a plus rien de motivant et provoque une certaine apathie qui freine tout projet potentiel d’évolution.
Comment schématiser la zone de confort ?
Selon les résultats des études de Yerkes et Dodson (1906), le niveau de stress est directement relié au niveau de performance d’une personne. Le schéma ci-dessus en fait état.
De la zone de confort à la zone de croissance
Quitter sa zone de confort demande de lâcher prise pour dépasser ses barrières mentales et sortir de la routine. En cas de reconversion professionnelle, il va donc falloir se hasarder à sortir de cette fameuse zone de confort et traverser plusieurs étapes.
Zone de peur
Lors d’une première échappée, nous atterrissons dans la zone de peur. Cette peur de l’inconnu, nous en avons tous fait l’expérience au moins une fois. Quand vous atteignez cette zone, vous aurez quasiment instantanément le réflexe de revenir sur vos pas, là où vous vous sentez en sécurité et où vous pensez tout contrôler. Toutefois, votre envie d’aller de l’avant et d’atteindre la zone de croissance devrait vous faire réfléchir. C’est aussi à ce moment que vous pouvez choisir de vous faire accompagner par un professionnel de la reconversion qui saura vous donner cette petite impulsion qui vous fera soulever des montagnes.
Zone d’apprentissage
Une fois la zone de peur traversée, vous entrez dans la zone d’apprentissage. Certes, cette zone se situe dans un environnement que vous ne maîtrisez pas mais c’est là que les nouveaux apprentissages sont permis et que vous commencez à vous remettre en question. Dans cet espace, on fait des efforts afin d’améliorer nos compétences et on s'aventure dans un lieu inédit. C’est la zone de toutes les possibilités. Une véritable énergie créatrice et motrice vous entraîne vers de nouveaux horizons.
Zone de croissance ou de performance
Dans cette dernière étape, votre réalité se transforme positivement et vous offre davantage de contentement et d’épanouissement. Cela est rendu possible par les apprentissages précédents et votre persévérance qui vous feront atteindre vos objectifs et vous donneront cette sensation de pleine réalisation.
Zone de panique
Non indiquée sur le schéma ci-avant, si l’on porte notre audace au-delà de la zone de croissance, nous atteignons la zone de panique. Là, nous sommes allés trop loin. L’impression de ne plus rien maîtriser prédomine. Il est alors nécessaire de revenir sur nos pas.
Quitter sa zone de confort pour évoluer professionnellement
Inutile de préciser que demeurer dans sa zone de confort s’avère être un obstacle à son développement personnel. Car, évidemment, dans ce terrain connu, nous avons tendance à stagner, voire à régresser pour éviter le danger. Et, lorsqu’on envisage une reconversion professionnelle, la zone de confort s’apparente à un carcan dans lequel il nous est impossible de progresser. Dans un tel contexte, changer de métier devient une source d’angoisse et de mal-être.
Et pourtant, oser se dépasser, c’est enfin devenir acteur de sa propre vie. Cela permet de reprendre le contrôle des évènements ainsi que la manière dont nous les appréhendons. Dès lors, dans un cadre professionnel, sortir de sa zone de confort amène à :
- Augmenter l’estime de soi : on se fixe des objectifs, on se met au défi de les relever et on savoure les petites victoires.
- Rester motivé : on invite l’innovation dans notre quotidien, on se réengage au quotidien et on met fin à l’ennui.
- Vivre des expériences enrichissantes : la nouveauté amène des imprévus auxquels on apprend à faire face et à s’adapter. On se découvre des ressources insoupçonnées.
- Saisir les opportunités : on ouvre notre esprit, on devient plus alerte, confiant et on laisse venir à nous les opportunités qui se présentent.
Mais alors, qu’est-ce qui nous empêche de quitter notre zone de confort ? La principale coupable est la peur. En effet, dans notre zone de confort, nous vivons sereinement sans nous poser trop de questions. Certes, nous avons besoin de cet espace de tranquillité pour nous sentir à l’aise dans notre environnement et pour nous reposer en cas de besoin. Cependant, la crainte de quitter notre zone de confort nous limite et nous interdit de faire de nouvelles expériences. Les peurs sont diverses : peur du changement, de l’échec, du jugement, de l’inconnu, de ne pas être à la hauteur, de perdre notre confort, etc.
Ainsi, cela devient automatique : notre souhait d’évolution professionnelle laisse place à l’appréhension. De là, pour mettre fin à ce sentiment pénible, nous nous abstenons de remettre en question notre mode de fonctionnement et notre vie professionnelle. Alors, certes, se lancer dans un projet de reconversion professionnelle peut être très perturbant. Néanmoins, un tel projet signifie que nous invitons enfin la créativité au cœur de notre vie.
Sortir de sa zone de confort en 3 étapes
1. Délimiter sa zone de confort
S'engager dans une reconversion professionnelle implique de faire bouger les limites qu’on s’était fixées. Afin de comprendre ce que l’on peut modifier, il est nécessaire d’identifier sa routine et les éléments de blocage. Pour cela, nous pouvons donc réfléchir aux :
- habitudes qui nous contraignent ;
- pensées récurrentes ;
- comportements qui nous limitent ;
- peurs qui nous paralysent ;
- risques à prendre.
Une fois la zone de confort délimitée, nos idées vont donc s’orienter vers nos objectifs. Nous serons davantage en mesure d’identifier ce qui a du sens pour nous et ce que nous souhaitons mettre en place.
2. Établir un plan d’action
Après avoir dessiné les contours de notre zone de confort, il est temps d’agir. Pour oser se dépasser, il est bon de se confronter quotidiennement à ce qui nous fait peur. À cet égard, changer de trajectoire quotidienne, entamer une conversation avec une personne inhabituelle ou tenter de nouvelles pratiques au sein de notre métier, insufflent inévitablement un certain enthousiasme.
Autour de nos objectifs clairs et réalistes, nous pouvons prendre l’habitude de sortir de notre zone de confort. Cela peut s’avérer déstabilisant au début, mais c’est le but : déconstruire un schéma de pensée pour en élaborer un nouveau correspondant à nos valeurs.
3. Oser l’audace
C’est en faisant preuve de courage et d’audace que nous multiplions les chances de sortir de notre zone de confort professionnelle. En allant au-delà de nos limites, nous agissons en fonction de nos valeurs et de nos souhaits. Nous laissons de côté nos peurs intenses pour avancer dans la direction que nous avons choisie pour notre épanouissement professionnel.
Par conséquent, la zone de confort représente ce lieu connu et rassurant dans lequel nos habitudes restent inchangées. En projet de reconversion professionnelle, il est indispensable d’en sortir si l’on souhaite réussir dans notre démarche d’évolution. Ainsi, en faisant preuve de persévérance et avec une pratique quotidienne, la zone de confort se transforme en une zone d’apprentissage. Je-Change-de-metier vous aide à augmenter vos chances de réussir et de nous épanouir en quittant votre zone de confort en découvrant comment débuter votre reconversion professionnelle.
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