Dans le cadre de votre reconversion, vous souhaitez devenir coiffeur ou coiffeuse et ouvrir votre salon de coiffure ?
Si tel est le cas, découvrez les différentes étapes à suivre pour mener à bien votre projet.
Étape 1 : Se former
Pour ouvrir un salon de coiffure, vous devez être titulaire
- d’un brevet professionnel (BP) Coiffure
- d’un brevet de maîtrise (BM) coiffeur
- ou d’un diplôme inscrit au RNCP dans un domaine directement lié à celui de la coiffure
Le BP est accessible après le CAP Métiers de la coiffure (ancien CAP coiffure) et le BM après le BP ou le Bac pro.
Si vous ne possédez pas le CAP, commencez par suivre une formation (en présentiel, en alternance, à distance…) afin de préparer ce diplôme.
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Néanmoins, il est possible d’ouvrir un salon de coiffure sans diplôme si vous justifiez d’au moins 3 ans de pratique professionnelle dans la coiffure ou si vous embauchez une personne titulaire d' un de ces diplômes.
La possession d'un diplôme n’est pas obligatoire non plus si votre activité de coiffure est exercée en complément d’une activité principale, qu’il s’agit d’un salon de coiffure pour homme et qu’il est situé dans une commune de moins de 2 000 habitants.
Étape 2 : réaliser une étude de marché
70% des salons de coiffure sont mixtes, alors que 22% sont réservés aux femmes et 7% aux hommes.
On constate également un boom des salons de coiffure afro, notamment dans les grandes villes.
Avant d’ouvrir un salon de coiffure, il est indispensable de réaliser une étude de marché afin de connaître les grandes tendances, de valider le potentiel commercial de l’emplacement, de se familiariser avec l'offre déjà présente sur le marché que vous souhaitez investir et d'évaluer la demande.
Elle doit répondre à certaines questions comme :
- Qui va chez le coiffeur ?
- Combien de fois par mois ? par an ?
- Quel est le budget moyen par client ?
- Combien de salons de coiffure sont présents dans votre secteur géographique ?
- Quelles prestations proposent-t-ils ?
- Quel est leur prix ?
- Quels sont leurs points forts (pour les copier) ?
- Quels sont leurs points faibles (pour éviter de les reproduire) ?
- Quelle est votre cible ?
- …
Étape 3 : réfléchir au type de salon de coiffure
Suite à l’étude de marché, vous devez valider (ou redéfinir) le concept et le positionnement commercial de votre salon de coiffure.
Pour cela, posez-vous les questions suivantes :
- Est-ce que vous souhaitez ouvrir un salon de coiffure pour homme, pour femme ou mixte ? ou peut-être un salon de coiffure afro ?
- Est-ce que vous souhaitez diversifier votre offre en proposant la réalisation de chignons pour des futures mariées, des séances de maquillage, la taille de la barbe… ?
- Préférez-vous ouvrir un établissement bon marché ou haut de gamme ?
- Est-ce que vous comptez proposer à la vente des produits capillaires (shampoing, masque, crème nourrissante, brosse) ?
- …
Vous devez également vous poser la question de l’ouverture de votre salon de coiffure en franchise ou en indépendant.
Rejoindre un réseau de franchises comme Jean Louis David, Jacques Dessange, Franck Provost ou Tchip coiffure permet de bénéficier de la renommée et de la force de frappe marketing de l’enseigne. Par contre, vous serez moins indépendant puisque vous serez obligé de vous conformer aux normes de la maison-mère.
Le chiffre d’affaires annuel d’un salon de coiffure franchisé avec quatre à six salariés est en moyenne de 250 000 à 300 000€.
À l’inverse, créer un salon de coiffure indépendant vous donnera plus de souplesse et de liberté mais nécessitera également plus d’heures de travail pour vous faire un nom et avoir une clientèle.
En moyenne, le chiffre d’affaires d’un salon de coiffure indépendant est de 80 000€ par an soit 3 à 4 fois plus faible que celui des salons de coiffure franchisés.
Étape 4 : élaborer un business plan
La construction d'un business plan est une étape indispensable avant d’ouvrir un salon de coiffure (comme pour n’importe quelle création d’entreprise d’ailleurs).
Elle permet de réfléchir concrètement au projet tout en faisant état de sa rentabilité future.
C’est un document important pour les personnes extérieures, qui seront amenées à prendre connaissance de votre projet (banques, expert-comptable, business angels...).
Étape 5 : lister les besoins matériels et humains
Ouvrir un salon de coiffure implique un investissement initial important :
- financement du local
- achat de l’équipement nécessaire à toute boutique (comptoir, terminal de paiement...)
- achat de l’équipement propre à votre activité (fauteuils, bacs, matériel de coiffure : brosses, ciseaux, tondeuses, sèche-cheveux…)
Aux investissements matériels, peuvent s'ajouter les besoins humains à savoir le recrutement d’une ou plusieurs personnes qualifiées, et également le recours à des services annexes (assurance professionnelle, cabinet d’expertise-comptable, société de nettoyage…).
Étape 6 : rechercher des financements
Comme l’ouverture d’un salon de coiffure nécessite un certain budget (en moyenne 42 000€ pour une création et 58 000€ pour une reprise selon l’ampleur des travaux à réaliser et le lieu d’implantation), il est indispensable de trouver des moyens de financement : prêt bancaire, financement participatif, aides destinées aux créateurs et repreneurs d’entreprise comme l'ACRE…
Étape 7 : trouver le bon emplacement et le local
Comme pour une boutique, l’emplacement est très important.
En effet, de la localisation de votre salon de coiffure dépend directement l’affluence et par conséquent le chiffre d’affaires.
Il faut donc choisir un emplacement visible, dans un endroit fréquenté comme dans un centre commercial ou bien dans une rue passante en centre-ville, sans être trop proche de vos concurrents.
Cette implantation vous permettra de bénéficier d’une visibilité importante et donc de vous faire connaître rapidement, mais le loyer sera plus cher.
Dans une rue avec moins de passage, des investissements en communication sont nécessaires.
Il doit également se situer dans un endroit fréquenté par votre cible.
Par exemple, si vous souhaitez ouvrir un salon de coiffure haut de gamme, privilégiez plutôt le quartier chic de la ville.
Une fois l’emplacement trouvé, il vous faut choisir un local adapté pour accueillir votre future clientèle puis effectuer les travaux d’aménagement nécessaires (sauf si vous reprenez un salon de coiffure déjà existant).
Étape 8 : suivre le stage de préparation à l’installation (facultatif)
Le stage de préparation à l’installation, facultatif depuis 2019, peut vous être utile puisqu'il vous permet d'acquérir les connaissances essentielles à la création d'une entreprise artisanale et à son fonctionnement fiscal, juridique, comptable et social.
Ce stage d’une durée 30 heures (réparties sur 4 à 5 jours) coûte 194€.
Pour suivre ce stage, vous devez vous inscrire directement auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) dont vous dépendez.
Étape 9 : choisir votre statut juridique
Avant d’ouvrir un salon de coiffure, il est important de choisir un statut juridique adapté à votre projet.
Si vous souhaitez vous lancer seul(e), privilégiez plutôt une société commerciale unipersonnelle comme une EURL ou une SASU.
La principale différence entre ces deux statuts juridiques est le régime social d’affiliation : pour l’EURL c’est le régime des travailleurs indépendants et pour la SASU c’est le régime général de la sécurité sociale.
En revanche, si vous envisagez de vous associer avec au moins une autre personne, vous devez vous orienter vers la création d’une société pluripersonnelle comme une SARL ou une SAS.
Ce dernier statut est conseillé si vous souhaitez faire évoluer votre salon de coiffure et pourquoi pas lancer une chaîne car elle inspire confiance aux investisseurs et s’adapte plus facilement à l’évolution de l’activité.
Il n’est généralement pas recommandé d’opter pour le régime de la micro-entreprise, en raison du seuil de chiffre d’affaires à ne pas dépasser, qui est relativement faible, et risque de limiter le développement de votre entreprise.
Étape 9 : immatriculer votre salon de coiffure
Le métier de coiffeur ou coiffeuse étant une activité de nature artisanale, il est obligatoire d’immatriculer votre salon de coiffure au Registre des Métiers (RM).
Par contre, si vous vendez des produits capillaires (shampoing, masque, crème nourrissante, brosse…) ou si votre structure emploie plus de 10 salariés, votre activité sera forcément considérée comme commerciale et vous devrez également vous immatriculer au Registre du commerce et des sociétés (RCS).
Étape 11 : se faire connaître et constituer une clientèle
Pour faire connaître votre salon de coiffure, attirer des clients et surtout pour les fidéliser, il convient de mettre en place un certain nombre d'actions marketing comme :
- La distribution de flyers
- La mise en place d’une campagne dans la presse locale
- L'organisation d’un événement pour célébrer votre ouverture
- La création d’un site internet
- Une présence et une communication active sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram…) afin de poster des photos de coupe de vos clients (sous la forme “avant/après”) et relayer les opérations promotionnelles en cours
- Une réduction sur vos tarifs la semaine de l’ouverture
- La mise en place d’un programme de fidélité (par exemple, un soin gratuit ou une réduction au bout de 10 visites)
- …
Étape 12 : Respecter certaines obligations
Comme tous les établissements recevant du public (ERP), votre salon de coiffure doit être en conformité avec les normes en vigueur notamment en matière de sécurité, de lutte contre l’incendie et d’accessibilité aux personnes handicapées. Il doit également respecter les règles d’hygiène.
Vous êtes tenu également d’afficher le prix TTC de vos différentes prestations à l’extérieur et à l’intérieur de votre salon.
Si vous souhaitez diffuser de la musique au sein de votre salon de coiffure, une autorisation auprès de la SACEM est requise ainsi qu’une redevance à payer.
- Catégories :
- Création d'entreprise