Quand on choisit de faire d’une passion un métier, on espère combiner plaisir et travail, tout en gagnant suffisamment bien sa vie.
Cette quête de sens professionnel n’est pas étonnante quand on sait que de plus en plus de travailleurs considèrent que leur emploi ne sert à rien. Le fameux «bullshit job».
Vouloir reprendre sa vie en main et retrouver la joie d’exercer un métier qui plaît en se tournant vers ses passions peut alors s’avérer un bon choix. Mais n’est-ce pas un peu trop idéaliste ? Oser sauter le pas est-il une bonne idée ?
Mesurer la puissance de ses passions dans un projet de reconversion
Depuis l’enfance ou l’adolescence, certains développent une ou plusieurs passions clairement définies comme la photo, le dessin, la médecine, les animaux, l’informatique, j’en passe et des meilleurs.
Pour une partie d'entre eux, le choix de l’orientation professionnelle est donc une évidence, leur passion étant le moteur de leur réussite.
Mais pour d’autres, leur choix de carrière se retrouve confronté à un obstacle de taille : leurs parents.
En effet, tous les parents veulent le bonheur de leur progéniture et cela passe aussi par la validation ou non de leur choix de carrière car conjuguer les passions de leur adolescent avec un métier qui serait prometteur pour son avenir leur semble à ce moment-là impossible. Sous couvert d’assurer leur avenir, ils préfèrent leur couper les ailes et mettre fin à tout espoir de vivre de leur passion.
Seul le temps leur donnera alors peut-être raison.
Mais pour d’autres, la passion ne se tarit pas et ne pas l’exercer au quotidien laisse comme un sentiment d'inachevé.
Pour combler ce vide, la reconversion semble alors être la solution et si vous lisez cet article aujourd’hui, il y a fort à parier que c’est votre cas.
Mais avant de vous lancer, êtes-vous sûr que la force de votre passion sera suffisante pour remettre en cause toute votre vie professionnelle actuelle ?
En réalité, toutes les passions ne se valent pas. Si vous ne vivez pas de celles-ci, il y a fort à parier que vous ne les pratiquiez donc que sur votre temps libre donc quelques heures tout au plus par semaine.
Quand on envisage de tout quitter pour vivre de sa passion, il est fondamental d’estimer jusqu’à quel point on peut l’exercer au quotidien.
Imaginons que vous ayez développé une passion pour la pâtisserie. Chaque week-end, vous passez des heures à préparer des desserts à votre famille, vos amis et votre club de poker. À présent, vous imaginez-vous faire la même chose chaque jour, toute la journée, de façon professionnelle avec les inconvénients que cela peut engendrer (critique, fatigue, concurrence…). Serez-vous capable de cuisiner en répondant au cahier des charges de votre client ? Le tout sans perdre votre intérêt ?
Si votre passion n’est pas assez forte, elle se transformera vite en contrainte et ne vous procurera plus aucun plaisir.
Explorer les possibilités offertes par ces passions
La passion que l’on désire transformer en métier peut être un rêve ancien et tenace mais également un loisir que l’on pratique régulièrement. Dans tous les cas, si l’envie vous prend d’en faire votre métier, il convient de l’explorer de façon à voir si ce rêve peut être concrétisé et dans le cas contraire, ne pas avoir de regret.
Effectivement, confronter votre rêve à la réalité vous évitera de grosses déconvenues car quand il s’agit de vivre de sa passion, même en faisant tous les efforts nécessaires, on peut se retrouver le bec dans l’eau. Toutes les passions ne constituent pas des emplois viables.
Imaginons que vous vouiez une passion sans faille aux poupées de porcelaine et puissiez passer des heures à les réparer, les entretenir... Bien que ce soit une activité manuelle originale très louable, pensez-vous réellement pouvoir en faire un métier à plein temps qui paiera votre loyer et vos factures ?
Car toute la question est là : savoir si on peut vivre au quotidien de sa passion. S’assurer des débouchés possibles. Finalement, l’important ne serait-il pas tout simplement de pouvoir adapter sa passion en projet professionnel viable ?
Par exemple, vous pourriez adorer jouer aux jeux vidéo. De prime abord, vous pourriez être tenté de vous dire qu’en vivre sera impossible (effectivement, les places de gamer professionnel sont chères) mais que penseriez-vous de les créer ? Les métiers liés aux domaines de l’informatique et du virtuel ont le vent en poupe et offrent de belles opportunités d’emploi.
Conclusion, les possibilités de dénicher un emploi issu d’une passion sont souvent bien plus vastes qu’on pourrait le penser. Il suffit parfois de juste l’adapter.
Prendre conscience des limites de vivre de sa passion
Bien évidemment, se lever chaque matin pour faire ce qui nous plaît le plus, que demander de mieux ? Pourtant, si vous jetez un rapide coup d’œil autour de vous, combien de personnes peuvent réellement prétendre exercer un "métier-passion" ? Pas grand monde, n’est-ce pas ? Tout simplement parce que ce n’est pas si simple.
Certes, vous allez être motivé comme jamais car votre métier prendra tout son sens et sera très épanouissant. Vous serez prêt à soulever des montages pour lui.
Pourtant, un obstacle non négligeable est à prendre en compte : l’idéalisation du métier. Par manque d'objectivité, nous refusons alors de prendre en compte toutes les facettes d’un tel projet de reconversion.
Pourtant, ce choix impactera non seulement votre vie professionnelle mais également votre statut social, vos revenus, votre qualité de vie et par ricochet votre vie familiale et amicale.
Il convient donc de savoir prioriser vos attentes en amont en déterminant ce qui est le plus important pour vous : avoir des revenus plus élevés, profiter de plus de vacances, voir plus vos enfants, travailler en extérieur… ? Nous retrouvons bien les étapes classiques d’une reconversion professionnelle que vous pouvez consulter ici.
Par exemple, vous souhaitez vous lancer dans la cuisine pour ouvrir votre propre restaurant mais en même temps, passer du temps avec vos enfants en bas âge est votre priorité ? Votre projet est peut-être un peu prématuré. Attendez qu’ils grandissent pour vous lancer.
Ou encore, vous envisagez de vivre de vos peintures mais un seul salaire ne suffira pas au quotidien ? Peut-être serait-il plus judicieux de tenter l’aventure en exposant dans de petites galeries afin de voir ce que cela donne.
Finalement, avoir le feu sacré ne suffit pas toujours pour faire de sa reconversion dans un métier-passion une réussite.
Tout d’abord, les connaissances et compétences que vous possédez ne sont peut-être pas suffisantes pour exercer en tant que professionnel. Vous pouvez savoir très bien faire un ourlet, vous ne deviendrez pas le nouveau Jean Paul Gaultier grâce à cela.
Il va donc souvent être nécessaire de se former et cela, il faut l’accepter et pouvoir le faire.
Ensuite, un bon nombre d’aspects rébarbatifs sont souvent omis (volontairement ou pas) comme la nécessité de trouver des clients, de faire sa comptabilité ou de gérer l'administratif en cas de projet entrepreneurial, ou comment convaincre les employeurs que cette reconversion professionnelle ne se fait pas sur un coup de tête, ou accepter de repartir du bas de l’échelle.
Mais difficile ne rime pas avec impossible. Quand la passion est plus forte que tout et surtout, transposable dans la vie professionnelle, alors se reconvertir dans un métier passion est une vraie bonne idée.
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