À la simple évocation de certains de ces métiers, nous sommes tour à tour gênés, apeurés, voire complètement dégoûtés. L'idée même de les envisager peut susciter une réaction de recul instinctif. Pourtant, derrière cette aversion souvent primitive se cachent des professions qui, bien que peu enviables sur le plan émotionnel ou physique, offrent des rémunérations bien au-delà de la moyenne. Ces métiers peu prisés ont pourtant une forte utilité sociale et économique, et c'est précisément cette rareté de volontaires qui les rend si lucratifs.
Nous plongerons ici dans l'univers de sept de ces métiers, souvent méconnus ou sous-estimés, qui malgré leur impopularité, offrent des opportunités financières considérables.
Pédicure - podologue
Le métier de pédicure-podologue peut susciter une répulsion initiale chez certaines personnes en raison de son domaine d'intervention principal : les pieds. En effet, les petons ne bénéficient pas d'une réputation très flatteuse. Cors, œils-de-perdrix, ongles incarnés, mycoses, verrues, sudation... Autant d'affections qui peuvent rebuter au premier abord. Cependant, il est crucial de reconnaître que ces aspects ne représentent qu'une facette du travail du pédicure-podologue.
Au-delà des affections courantes du pied et de l'ongle, cette profession englobe également des missions tout aussi importantes et valorisantes. La correction des malformations des pieds, la prise en charge des problèmes vasculaires dans les jambes, ainsi que le traitement des pathologies du genou et du dos font partie intégrante du champ d'action du pédicure-podologue.
Il est également essentiel de souligner que ce métier va bien au-delà de la simple application de soins. En effet, le pédicure-podologue joue un rôle préventif crucial, en identifiant et en traitant les troubles dès leur apparition afin d'éviter des complications ultérieures pour ses patients.
En dépit de la nature parfois rebutante de ses tâches, le pédicure-podologue exerce un métier valorisant. La satisfaction de voir les personnes soignées retrouver confort et bien-être est une récompense gratifiante, renforçant ainsi le sentiment d'utilité et d'accomplissement professionnel.
Salaire :
Le salaire d’un podologue varie en fonction de sa clientèle, mais dans le privé, il peut atteindre 3000 €.
Plongeur scaphandrier
Le métier de plongeur scaphandrier est souvent relégué au rang des métiers mal aimés. Qu’est-ce qui peut expliquer cette désaffection ?
Le danger ! En effet, chargé de réaliser des explorations et des travaux en eaux profondes et/ou en milieu hyperbare (milieux où la pression est supérieure à la pression atmosphérique), le scaphandrier travaille dans des environnements extrêmes, sous l'eau et souvent dans des conditions de pression importantes. Les risques d'accidents graves, voire mortels, sont donc présents à chaque plongée. La nature imprévisible de l'océan et des conditions météorologiques ajoute une dose supplémentaire de danger à cette profession.
De plus, les tâches nécessitent une force physique considérable et une endurance à toute épreuve.
En raison de la nature exigeante du travail et des risques associés, il est également peu courant de pouvoir continuer dans cette voie au-delà de l'âge de 40 ans.
Salaire :
Pour ceux qui optent pour l'expatriation ou des missions de longue durée, les rémunérations varient généralement entre 2 500 et 4 000 euros par mois. Dans des secteurs spécifiques, tels que l'industrie pétrolière, les salaires peuvent même atteindre 9 000 à 10 000 euros mensuels, mais ces postes sont très compétitifs et généralement accessibles après avoir accumulé au moins deux ans d'expérience.
Technicien pétrolier
En termes de recrutement, c’est certainement l’un des métiers le plus en tension. Les techniciens pétroliers jouent un rôle crucial dans l'industrie pétrolière car leur mission principale consiste à surveiller et entretenir les installations, ainsi qu'à intervenir pour réparer tout dysfonctionnement susceptible de survenir lors des opérations. Leur présence est essentielle pour assurer le bon fonctionnement des plateformes pétrolières et garantir la sécurité des opérations.
Cela explique en partie le peu de candidats.
En effet, en raison des rotations de travail sur les plateformes pétrolières, les techniciens pétroliers peuvent être amenés à passer plusieurs semaines loin de leur domicile, isolés de leur famille et de leurs amis, ne côtoyant que leurs collègues de travail. Cela peut entraîner un sentiment d'isolement et de solitude.
Mais ce n’est pas tout. Les techniciens pétroliers doivent travailler dans un environnement bruyant en raison du fonctionnement des équipements et des machines sur les plateformes pétrolières, ce qui peut être fatigant et stressant à long terme. À cela s’ajoute, l’exposition de manière continue à diverses substances chimiques présentes dans l'industrie pétrolière, ce qui peut représenter un risque pour leur santé à long terme.
Enfin, les journées de travail peuvent être très longues, souvent jusqu'à 12 heures par jour, ce qui peut entraîner une fatigue physique et mentale importante.
Salaire :
Avoisine les 8 000 € / mois.
Thanatopracteur
Parmi les métiers qui savent mettre mal à l’aise en société, celui de thanatopracteur n’est pas en reste.
Aussi appelé embaumeur, est un métier de service peu connu exerçant dans le milieu funéraire dont le rôle est pourtant indispensable aux familles du défunt.
En effet, afin de pouvoir présenter le défunt à la famille avant la mise en bière, ce professionnel a pour mission de retarder la dégradation de celui-ci et gommer les stigmates de la mort.
Pourtant, ce n’est pas tant le fait d’exercer auprès de morts qui nous a fait classer cette profession ici, mais plutôt la difficulté d’accès. En effet, profession réglementée, l’accès au métier nécessite l'obtention d'un diplôme national de thanatopracteur. Or, la formation au métier est très coûteuse et l'examen d'entrée à la profession est très sélectif.
Salaire :
Un thanatopracteur junior en pompes funèbres peut prétendre à 1500€ environ tandis qu’un libéral confirmé pourra gagner jusqu’à 4000€.
Cordiste
Pour exercer le métier de cordiste, il est essentiel d'avoir le goût du vertige. Équipés de cordes, d'un harnais et d'un casque, les cordistes sont les experts des travaux en hauteur ou dans des endroits difficiles d'accès : nettoyage et entretien d'équipements tels que les vitres, les cheminées d'usines ou les silos, rénovation de toitures, réalisations de peinture et de soudures, et même la construction dans des environnements difficiles d'accès dans le domaine des travaux publics, tels que les ponts, les viaducs et les barrages hydrauliques.
Ce métier est indéniablement passionnant, offrant des défis techniques stimulants et une diversité d'interventions qui le rendent très gratifiant. Cependant, il reste l'un des plus dangereux. Travailler suspendu au bout d'une corde, dans des endroits souvent inaccessibles par d'autres moyens, comporte un niveau de risque élevé par nature. La moindre erreur peut avoir des conséquences graves, voire mortelles.
Il n'est donc pas surprenant que les candidats ne se bousculent pas au portillon pour exercer ce métier. Il exige un courage et une résistance à l'adrénaline peu communs, ainsi qu'une rigueur et une attention extrêmes à la sécurité. Malgré les risques, certains sont attirés par l'aspect aventureux et les défis uniques que présente ce métier, ce qui en fait une profession à la fois redoutée et respectée.
Salaire :
Un cordiste peut gagner entre 2 000 et 2 500 € par mois et jusqu’à 6 000 € pour les professionnels très qualifiés.
Médecin légiste
Le métier de médecin légiste, souvent associé à des scènes macabres et des autopsies, peut en effet faire froid dans le dos. Ce professionnel est bien connu pour son rôle crucial dans la détermination des causes de décès, à travers des autopsies minutieuses visant à examiner les organes et les tissus des défunts. Cependant, ce que l'on sait moins, c'est que le travail du médecin légiste ne se limite pas aux personnes décédées.
En effet, les médecins légistes interviennent également dans des cas impliquant des personnes vivantes ayant subi des blessures à des fins médico-légales. Ils réalisent des examens médico-légaux approfondis pour évaluer la nature et l'origine des blessures, déterminant ainsi si elles sont accidentelles, criminelles ou auto-infligées. Ces analyses sont cruciales dans les enquêtes criminelles, les procès et d'autres affaires légales.
De plus, les médecins légistes sont souvent sollicités pour évaluer les séquelles physiques des blessures et estimer leur impact à long terme sur la santé de la victime. Cette expertise médico-légale peut jouer un rôle déterminant dans la justice, en fournissant des preuves médicales objectives pour étayer les réclamations de dommages et intérêts ou les décisions judiciaires.
Bien que le travail du médecin légiste puisse sembler sombre et intimidant, il revêt une importance capitale dans le domaine de la justice et de la médecine légale, contribuant à établir la vérité dans des situations souvent complexes et controversées.
Pourtant, cette profession connaît une pénurie de vocation.
Salaire :
Le salaire d'un médecin légiste en début de carrière est d'environ 3 000 € brut par mois. Il pourra voir sa rémunération atteindre 6 000 euros bruts après plusieurs années de travail.
Égoutier
Le métier d'égoutier est essentiel pour assurer le bon fonctionnement des infrastructures d'assainissement et la santé publique. Ces professionnels sont chargés de l'entretien et de la maintenance des réseaux collectifs d'égouts, contribuant ainsi à prévenir les inondations, à garantir un écoulement efficace des eaux usées et à maintenir la salubrité publique.
Cependant, le quotidien des égoutiers est loin d'être enviable. Ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles, évoluant dans des environnements sombres, confinés et insalubres. L'exposition prolongée à des agents chimiques et biologiques présents dans les eaux usées, combinée à l'air vicié des réseaux d'assainissement, peut avoir des effets dévastateurs sur leur santé à long terme.
De plus, les égoutiers sont confrontés à des risques de blessures quotidiens. Les chutes, les chocs et les positions de travail inconfortables sont monnaie courante dans ce métier. Ces conditions de travail difficiles contribuent à faire de l'égoutier un métier peu attrayant pour de nombreux candidats potentiels.
En somme, malgré son importance vitale pour la société, le métier d'égoutier reste largement méconnu et peu valorisé en raison des conditions de travail éprouvantes et des risques pour la santé qu'il comporte.
Salaire :
Le salaire d’un égoutier évolue entre 1800 et 2350 € brut.
- Catégories :
- Métiers qui paient bien
